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  • Lisa Otjacques

Réponse de Thomas P

Thomas Perrier s'adresse à son amour confiné et dresse ses rêves de retrouvailles d'après confinement, en slamant.


©Lisa Lesourd


"En attendant, enfermé entre quatre murs je peins mes rêves sur d’immenses toiles..."


Amour confiné

Ma chère confinée,


Je t’écris à mon réveil ce matin cette lettre que j’ai signé à l’encre de Chine avant de fuir vers une solitude qui me mine.

Prisonnier de mes pensées, sans cesse je rumine jusqu’à en avoir souvent les yeux humides.

Je passe le plus clair de mon temps à zoner dans des pièces vides.

Je te cherche en vain à travers la vitre tel un presbyte.

Autant que l’on se quitte tout de suite tant ton absence pèse vite.

On dit que l’éloignement augmente le prestige, c’est vrai mais sans toi j’ai l’impression de vivre comme un pestiféré.

Si tu pouvais m’aider, qu’est-ce que tu ferais ? Dis moi, je sombre !

De l’amour les rudiments sont partis dans une autre dimension parallèle et j’ai l’impression que dans le réel, ce ne sont que des mensonges. C’est dur ! À l’aide ! Je me sens vraiment mal à l’aise.

(Oui c’est vrai)

Souvent je songe à ma solitude et il m’arrive de rêver que notre amour serait pur.

Je ne sais pas ce qu’on t’a dit mais dehors, dans la rue les gens se contaminent.

Ce n’est pas de l’amour qui se reprend, non ! Pourtant il serait temps.

En attendant, enfermé entre quatre murs je peins mes rêves sur d’immenses toiles et j’aurai aimé que tu me murmures à l’oreille, ce que tu en penses toi.

Combien de temps vais-je devoir faire sans te voir ni entendre le son de ta voix ?

La solitude est un voyage particulier où les fantasmes sont partis muets, et lorsque je nous imagine au bord du lac, je ne fais que simuler de fantasques simulacres.

Ma chère confinée, il faut que l’on se voit, qu’on finisse de jouer cette pièce de théâtre même si monter sur les planches me terrasse.

Je suis prêt à laisser ma timidité opérer pour vivre cette scène d’opéra avec toi dans laquelle on se verrai pour la première fois.

La voix tremblante et hésitante, je te réciterai un récit tendre, toi tu ferai preuve de résilience et moi je t’embrasserai, oui ! C’est l’évidence.

Si nous dormions ensemble ce soir, nous contemplerions la constellation d’Orion.

Oui, c’est ce que nous aurions fait.

Lorsque les étoiles brillent, on peut y voir tous ses rêves dans la voûte céleste et il arrive même que certains se réalisent, c’est vrai !

Alors je t’aurai embrassé si longtemps et je penses que tu aurai beaucoup aimé, en sillonnant chaque partie de ton cou avec mes lèvres.

Ma chère confinée, ton coeur est loin de moi mais je l’ai consigné.

J’espère que tu viendra bientôt dans mes bras te confier.

Tu sais, la bougie que j’avais allumée pour toi s’est consumée et en t’écrivant cette lettre que je trouve pourtant moyenne je me suis réconcilié un peu avec moi-même.

J’espère que tu me pardonnera toutes ces maladresses et puis je ne sais même pas comment je vais te faire parvenir cette lettre, je n’ai ni ton nom ni ton adresse

mais je t’attendrai, toi et ta tendresse.

Je t’embrasse, le temps presse.

Ps : Reste chez toi le temps qu’il faut et lorsque tu seras prête, je t’accueillerai à bras ouverts en souvenir de cette lettre.

Nous rattraperons le temps peut-être car amoureux, il faut le temps de l’être.


Thomas Perrier

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