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  • Lisa Otjacques

Réponse de Dominique

Dernière mise à jour : 3 mai 2020

Les passants que l'on croise dans la rue sont des inconnus à qui on ne prête pas toujours attention. Durant cette période de chamboulement collectif, ils deviennent essentiels à nos vies. Dominique M. s'adresse à une de ces inconnues.


©Lisa Lesourd


"Je ne peux me souvenir de ton visage car je ne l’ai jamais vu. Pourtant aujourd’hui, je pense à toi."


Chère inconnue,

Je ne te connais pas, je n’ai jamais entendu le son de ta voix, je ne peux me souvenir de ton visage car je ne l’ai jamais vu. Pourtant aujourd’hui, je pense à toi. Cet exil forcé me rapproche de toi, nous sommes les mêmes. Hier encore je t’ai croisée dans la rue sans te voir, aujourd’hui je te cherche dans mon miroir qui me répond par le reflet de ma solitude. Tu me manques et je me sens proche de toi. Sœur de pensées, nous avons les mêmes désirs d’évasion, de liberté, d’air frais à respirer, d’espace sans barrière, sans mur, d’être de l’autre côté de la fenêtre, ne plus regarder dehors dans l’espoir que quelque chose de miraculeux se passe et que quelqu'un nous dise :

« C’était une mauvaise blague ! Il n’y a pas de virus, ni de danger à sortir et l’autre n’est pas un potentiel ennemi dont il faut se protéger ». Si seulement … !

Un jour viendra où nous nous rencontrerons, nous nous parlerons, nous deviendrons amies car nous sommes déjà des sœurs, et ce jour là tu compteras pour moi, enfin !


Dominique M.



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